Porte et intérieur d'une ville

Porte et interieur d'une ville

L'auteur offrant son oeuvre à Philippe le Bon


Porte et intérieur de ville - l'auteur offrant son oeuvre à Philippe le Bon

On voit ici l'entrée d'une ville avec ses commerçants ambulants ; marchands de poissons, cabaretiers, brodeuse ou lingère et sous la porte, écrivain public qui, peut-être, perçoit un droit de péage ou un octroi. Les costumes sont ceux de l'époque : houppelande ou pourpoint court et plissé ; haut de chausse collant et poulaines pointues. Au fond, une maison à galeries extérieures.

Comment vivait-on dans, ces villes du MOYEN-AGE ?

« Sitôt que le guetteur qui veille toute la nuit au sommet de la tour du beffroi ou du clocher de la cathédrale a annoncé l'aube en sonnant de sa trompette, des boutiques ouvrent leurs lourds volets de bois, les cloches de certains métiers tintent pour appeler les artisans, les rues et les places se remplissent de monde. Bientôt, sur toutes ces clameurs, les cloches des églises, des chapelles, des couvents, des hôpitaux, des hospices, épandent à pleine volée leurs carillons sonores : c'est l'heure des offices. Des marchands, le dos ployé sous le poids de leurs outils ou traînant leurs denrées dans de petites charrettes, passent en poussant dans l'air leurs cris retentissants. Et par instants, des crieurs des trépassés défilent en sonnant leurs clochettes, s'arrêtant de temps eh temps pour publier les noms des décédés et convier à leurs funérailles. Aux halles surtout, situées près de l'hôtel de ville, la foule est compacte ; là, s'étalent dans de petites échoppes les plus riches étoffes, les plus brillants bijoux, les meilleures armes, les meilleurs fruits, les plus belles viandes ; non loin, en outre, est le pilori sur sa tour octogone et, si c'est le jour de marché, on peut être certain de voir supplicier quelque condamné. Enfin, la nuit tombée, les cloches commencent à sonner pour appeler les fidèles à la prière du soir ; les petits enfants s'en vont, gambadant et sautant, acheter le vin ou la moutarde pour le souper de leurs parents. Peu à peu les rues se font désertes, les 'bruits s'apaisent, les boutiques referment leurs volets. A peine quelques cris de marchands retentissent-ils encore par les rues. À neuf heurs, l'Angélus sonne, bientôt suivi des tintements du couvre-feu. Alors les quelques fenêtres qui luisent encore dans l'ombre s'éteignent une à une, le guet passe et fixe à leurs anneaux les grosses chaînes qui doivent fermer les rues. Et la ville s'endort. » K, ROSIÈRES (La- Société française au Moyen-Age).




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